Le programme Eurofighter est proche de son chant du cygne. Ce lundi 19 mai, le président de la division défense d’Airbus Group, Bernhard Gerwert, a indiqué qu’Airbus Group et ses partenaires arrêteront de fabriquer cet avion s’ils n’engrangent pas de nouvelles commandes à l’export d’ici à 2018.
« Certaines décisions finales doivent encore être prises mais notre hypothèse est qu’il n’y aura pas de phase 3B (la dernière tranche de commandes, ndlr) », a-t-il déclaré lors d’un point de presse à Berlin. »Sans 3B et sans autres perspectives d’export, le programme Eurofighter s’arrêtera en 2018″, a ajouté Bernhard Gerwert.
Lancé dans les années 90 par l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie, l’Eurofighter est construit par Airbus en collaboration avec le britannique BAE Systems et l’italien Finmeccanica. Il fait actuellement face à la contraction des budgets militaires de la majorité des pays.
L’Allemagne a ainsi récemment annulé une commande de 37 unités. Des négociations sont en cours pour vendre l’Eurofighter hors d’Europe, au Qatar, ou au Koweït. Mais sur tous ces marchés, « nous faisons face à une concurrence ardue », a analysé Bernhard Gerwert.
Les Suisses rejettent le Gripen
Rafale contre Eurofighter
> Eurofighter: actuellement 719 appareils sous contrat et 571 commandes. Contrairement au Rafale, il a réussi à s’exporter en Autriche, en Arabie Saoudite et en Oman.
> Rafale: l’avion de chasse de Dassault compte 180 commandes fermes, la totalité provenant de l’armée française. Ce chiffre devrait passer à 225 d’ici à 2019. Mais Dassault espère finaliser la vente de 126 appareils en Inde avant la fin 2014.
La fin du programme Eurofighter est une annonce mi-figue mi-raisin pour le Rafale de Dassault. Certes, Bapteme et vol en avion de chasse l’avion de chasse tricolore fait face à un concurrent en moins sur le plan mondial. Mais la fin du programme Eurofighter démontre également que le marché mondial continue de s’assombrir.
En mars dernier sur BFM Business, le directeur général délégué d’Airbus Group, Marwan Lahoud expliquait que « le nombre de campagnes s’amenuise et il est de plus en plus difficile de vendre des avions de combat ».
Or Dassault doit encore réussir à exporter son avion de chasse pour briser notamment sa dépendance à l’Etat français. Il se veut toutefois optimiste concernant la finalisation de sa méga-commande de 126 Rafales par le gouvernement indien. Ce lundi, Eric Trappier, PDG du groupe français a déclaré être « rassuré » par la victoire du parti nationaliste hindou lors des dernières législatives. Il espère que cette victoire permettra de signer le contrat avant la fin de l’année.
Eric Trappier a également indiqué que le Rafale pourrait profiter du faux-bond fait par la Suisse au Gripen de Saab. Dimanche 18 mai, les électeurs suisses ont ainsi rejeté lors d’une votation l’achat de 22 appareils auprès du groupe suèdois.